Va falloir s'y mettre !

Ce soir, en rentrant du boulot, j’ai pensé à un truc marrant : c’est que dans chaque journée, on vit pleins de journées parallèles…faite de nos  souvenirs. Je ne sais pas comment expliquer, c’est une drôle de sensation…J’ai pris conscience, tout à coup, qu’à chaque fois qu’il se passait quelque chose, j’avais toujours, en même temps, des souvenirs plus ou moins en rapport  qui me revenaient en mémoire, de façon plus ou moins consciente…par exemple : je marchais dans la rue en pensant à mon rendez-vous chez le dentiste que je venais de louper, parce que bloquée dans les embouteillages –j’avais appelée en panique disant que j’allais être en retard, et ce filou d’arracheur de dents m’a fait dire par sa secrétaire que ce serait trop tard, et que tant pis, il me ferait « deux séances en une » la prochaines fois…à se demander du coup l’utilité de me faire déplacer deux fois…bref, je repensais donc à ce rendez-vous loupé, et je me disais que du coup ça me ramenait tout un tas de souvenirs  de dents arrachées, de  plombages mis,  puis décollés, d’autres rendez-vous loupés (pas que chez le dentiste), d’autres moments de solitude dans les embouteillages,  d’autres moments où j’avais eu l’impression d’avoir perdu mon temps ou celui des autres…du coup, je me suis dit qu’une journée, c’était pas seulement ce  qu’on vivait, mais aussi les souvenirs, pensées,  impressions…qu’elle fait revenir à la mémoire par le hasard des circonstances, des situations….on pense souvent à ce qu’aurait pu être la journée, ou la vie, ou la suite, si on avait fait tel  choix plutôt qu’un autre, et parfois de façon plus dramatique, si on avait pas eu cet accident, si untel n’avait pas eu cette maladie…mais on ne pense pas toujours (enfin moi en tout cas je n’y avais jamais pensé) au déroulement de cette journée  des pensées, des souvenirs, des impressions, celle qui résonne comme l’écho de notre vie,  ramène à la surface des images englouties, et qui n’auraient pas ressurgi non plus, si l’on  était arrivé à l’heure chez le dentiste…

Bon bien sûr on se demande ou tout cela nous mène…et bien je vous dirais que je n’en sais rien moi-même…ou si, peut-être une idée…peut-être qu’une bonne journée, c’est quand l’écho se tait ? Parce on n’a pas le temps de l’entendre, ou parce qu’on vit quelque chose de vraiment neuf?

Est- ce que tout ça me tarauderait autant si je ne venais pas d’avoir trente ans ?

Bref, j’ai raté mon rendez-vous chez le dentiste …

Edit : L'image c'est une peinture de Frida Kahlo, "L'autobus"...en écrivant ces lignes je pensais beaucoup à ses peintures, car justement, sur la plupart d'entre elles, il y a des "bulles", des petites images qui apparaissent en plus du portrait, comme des pensées matérialisées...Bon ces peintures là sont quand même souvent très glauques, alors celle-ci, dans un autre genre, c'est plus gentillet...même si si j'ai bien compris, c'est suite à un accident d'autobus que sa vie a été progondément bouleversée...

9 h 32 : Bon. Faut que je m’y mette. Ça fait 1 h 02 que je suis arrivée au boulot. Enfin un peu moins, parce que 8 h 30 c’est l’heure d’arrivée officielle (et oui, je suis cadre mais la flexibilité dans cette boite marche à sens unique), moi je suis arrivée vers 41-42 et manque de pot j’ai croisé la patronne et son rictus qui partait quand j’arrivais. REPEREE donc.  En écrivant ça j’ai vraiment l’impression d’être à nouveau à l’école…ce qui est marrant quand j’y pense car à l’école j’y arrivais bien à être presque toujours à l’heure.

9h 37 : ce qui est VRAIMENT marrant, c’est que j’ai juste perdu 11 minutes de glande sur internet...L’autre jour en surfant j’ai lu un truc sur les « passifs agressifs » : tu aimes pas qu’on te donne des ordres, ou bien t’es pas d’accord avec ce qu’on te demande de faire, mais  t’oses pas le dire (et puis de toute façon t’as pas intérêt…) alors tu résistes, plus ou moins consciemment, en faisant …pas. Ah, alors c’est pas juste de la PARESSE ??  Un gros POIL dans la main… ? Ben non, c’est une technique ancestrale,  on pourrait aussi appeler ça la technique du poids mort,  du boulet, la force d’inertie, technique  s’il en des plus lâches, des moins franches et des plus déloyales à mon sens, s’assortissant souvent par ailleurs d’une forte propension à critiquer dans le dos…

Ben ouais  je sais et j’en suis pas fière…mais j’ai pas ENVIE. Et surtout j’AIME PAS qu’on me force à arriver à 8 h 30. Même si le café est gratos.

J’aime pas les DIMANCHE soirs ou je me couche tard, trop tard, parce que je voudrais que la journée ne finisse jamais parce  qu’après c’est LUNDI.

J’aime pas les LUNDI  où  quand tu demandes aux gens comment ça va ils te répondent : « Comme un lundi ». J’aime encore moins que dans ma nouvelle boite personne ne réponde jamais ça et que tout le monde ait l’air passionné par son boulot. Enfin pas forcément passionné mais bien trop sérieux pour s’en rendre compte…

J’aime pas les lundi soirs ou je me couche à 10 h car je me dis que je ne tiendrais JAMAIS  la semaine hooooorrible qui s’annonce si en plus je manque de sommeil.

Je déteste les MARDI soirs ou je me couche encore une fois  tôt parce je suis toujours aussi fatiguée, tellement le week-end a été intense pour rattraper le temps perdu. Et aussi parce que souvent je dors mal, rapport au boulot…

Je n’aime pas le MERCREDI soir, parce que je suis toujours aussi fatiguée et je comprends pas pourquoi.

Au choix, le JEUDI ou le VENDREDI selon les semaines, je me réveille un peu pour essayer de rattraper le retard que j’ai pris au boulot à cause de mon addiction pour internet, et qui fait qu’en dehors des réunions et des urgences, j’ai  pris la fâcheuse habitude de noyer mon ennui  sur la toile, passant d’un blog à l’autre, d’un site de psychologie à deux balles à l’autre, voguant des tests de personnalités en billets d’humeur, en passant par le forum « Au féminin » et celui de « Doctissimo »…

J’aurais peut-être pu profiter de mon week-end si j’étais partie avec la sensation du travail bien fait (ou au moins fait) et pas l’inquiétude de  comment camoufler et expliquer que ça n’avance pas à la réunion de lundi. Et surtout, j’aurais peut-être passé un bon weekend si on ne m’avait pas dit, vendredi soir « UN très bon week-end ! »

En attendant, il est 10h 07…mais au moins, c’est vendredi.